Les chevaux captivent l’imaginaire de l’humanité depuis des siècles.
Leur vision du monde est unique, façonnée par des millions d’années d’évolution et adaptée à leur mode de vie particulier.
Comment voit un cheval ?
Les chevaux possèdent une vision panoramique remarquable, couvrant près de 350 degrés autour d’eux.
Cette capacité provient de la position latérale de leurs yeux. Leur orientation est adaptée à leur mode de vie et leur nutrition. Ainsi, ils peuvent détecter rapidement les prédateurs dans la nature.
Cependant, cette vision périphérique peut parfois entraîner des lacunes dans leur perception des objets situés juste devant eux, et derrière eux.
Sur le plan anatomique, la vision du cheval se compose des yeux et des organes annexes.
Logé dans l’orbite, l’oeil comprend le bulbe de l’oeil, aussi appelé globe oculaire, et le nerf optique permettant les influx visuels qui gagnent les voies et centres visuels du cerveau.
D’autres organes permettent au cheval de voir correctement :
- les muscles externes du bulbe, entourés de leurs fascias et d’un corps adipeux, accompagnés de vaisseaux et de nerfs. Ils sont enfermés avec l’oeil dans l’orbite.
- les paupières et la conjonctive.
- l’appareil lacrymal.
Vision du cheval : un monde en mouvement
La vision des chevaux est fortement liée à leur mode de vie. Ils sont capables de détecter des mouvements lointains : une compétence héritée de leurs ancêtres sauvages qui dépendaient de la vigilance pour échapper aux prédateurs.
Aujourd’hui encore, le monde du cheval est un ballet de mouvements et de signaux visuels. Mais contrairement à nous les humains, les chevaux perçoivent le monde avec une palette de couleurs plus restreinte.
Les chevaux sont sensibles aux nuances de bleu et de vert, mais ont des difficultés avec les rouges et les oranges.
Adaptés à la vie en plein air, leurs yeux excellent dans la détection des variations subtiles de lumière.
Zoom sur les organes permettant le vision du cheval
Le bulbe de l’oeil : organe essentiel à la vison des équidés
Chez le cheval, le bulbe de l’oeil n’est pas sphérique mais nettement aplati dans le sens antéro-postérieur d’environ 45mm, tandis que le diamètre horizontal est plus large de 50 à 54mm que le diamètre vertical (qui lui fait 45 à 50mm).
L’angle de divergence entre les deux axes optiques est de 70 à 90 degrés. Le poids de chaque globe oculaire est proche de 60 grammes chez un cheval adulte, pouvant dépasser les 70 grammes de façon exceptionnelle.
À noter : le bulbe de l’oeil pèse 35 grammes chez un âne.
La sclère : le blanc de l’oeil
Aussi appelée sclérotique, la sclère est composée de tissus conjonctifs résistants et recouvre presque tout le globe oculaire. Elle a pour mission de le protéger. Très solide, elle est dépourvue de mélanocyte.
L’épaisseur de la sclère est minimale au niveau de l’équateur : entre 0,3 et 0,5 mm. Elle est nettement plus forte au bord antérieur péricornéen : environ 1,5 mm. Elle atteint son épaisseur maximale dans la région du pôle postérieur avec 2 mm.
La cornée : indispensable au bon fonctionnement de la vision du cheval
La cornée est un composant oculaire essentiel au fonctionnement de la vision équine.
En effet, elle est la première structure que rencontre la lumière qui pénètre l’oeil.
Son rôle principal est de faire converger les rayons lumineux incidents qui se dirigent ensuite au travers de la chambre antérieure de l’oeil, vers le cristallin, avant de rencontrer la rétine et d’initier la cascade visuelle.
À quoi ressemble la cornée du cheval ?
La cornée est un tissu non-vascularisé et transparent, de géométrie courbe. Elle est semblable à une coupole hémisphérique, et est souvent comparée à un hublot situé à l’avant de l’oeil, au contact direct de l’air. Elle est d’ailleurs recouverte d’un film lacrymal.
La choroïde : l’alliée de la rétine
La choroïde est une mince couche de tissus située entre la sclère et la rétine. Elle contient de nombreux vaisseaux sanguins fournissant l’oxygène et les éléments nutritifs nécessaires à la rétine.
Elle renferme beaucoup de mélanocytes, absorbant ainsi la lumière afin d’aider à réduire la réflexion à l’intérieur de l’oeil. Ce tapis a une couleur bleuâtre, parfois jaune ou vert foncé, reflétant une brillance métallique irisée.
Le corps ciliaire : variateur du cristallin
Le corps ciliaire est la portion antérieure de la choroïdie sur laquelle est attachée le cristallin, par l’intermédiaire des ligaments suspenseurs. Il se trouve à la jonction entre l’iris et la choroïde.
Sur sa face postérieure se trouvent les procès ciliaires qui sécrètent l’humeur aqueuse, c’est-à-dire le liquide gélatineux contenu dans la partie antérieure de l’œil, entre la cornée et le cristallin.
Ses fibres musculaires aident l’oeil à focaliser sur des objets rapprochés ou éloignés en modifiant la forme du cristallin.
L’iris : garant de la lumière
L’iris est la partie mince et colorée de l’oeil. Il est composé de tissus musculaires. Situé entre la cornée et le cristallin, l’iris modifie la taille de la pupille afin de régler la quantité de lumière qui rentre dans l’oeil.
Il contient des mélanocytes, cellules fabriquant un pigment appelé la mélanine. La quantité de mélanine dans l’iris définie la couleur de l’oeil.
Le cristallin : pour le focus de l’oeil
Le cristallin est une structure transparente en forme de disque, contenue dans la partie interne de l’oeil. Il se trouve directement derrière la cornée et l’iris.
Il adapte sa forme afin de permettre à l’oeil de focaliser sur des objets rapprochés ou éloignés.
Les rayons lumineux traversent le cristallin et sont focalisés sur la rétine dans le but de créer des images des objets situés à différentes distances du corps.
La vision nocturne du cheval
Les chevaux sont également équipés d’une vision nocturne impressionnante. Leurs yeux captent plus de lumière et leur pupille peut s’ajuster rapidement aux changements de luminosité.
Ils sont de véritables compagnons de confiance pour ceux qui aiment chevaucher à la lueur de la lune…
Pour résumer, la vision du cheval est bien plus qu’une simple perception visuelle.
C’est l’intégralité de leurs sens qui interagissent de manière complexe, formant ainsi une compréhension holistique de leur environnement.
Combinée à une ouïe fine et à un odorat aiguisé, les chevaux ont un tableau sensoriel complet.